Le projet des « cités éducatives » est né d’une expérimentation à Grigny (91), qui a eu pour objet de rassembler autour d’un objectif de réussite éducative des services municipaux, les établissements scolaires mais aussi le monde associatif. Elle a été portée dans le cadre du rapport réalisé par Jean-Louis Borloo et dans le cadre de la co-construction de la feuille de route gouvernementale pour les quartiers prioritaires menée en 2018.
Les cités éducatives ne se veulent pas un nouveau dispositif mais la création d’une alliance des acteurs éducatifs travaillant dans un quartier prioritaire de la Politique de la ville. Elles touchent l’ensemble des problématiques intéressants les 0-25 ans et ont trois grands objectifs :
La labellisation permet d’obtenir une reconnaissance au niveau national de l’engagement collectif des acteurs locaux en charge des questions d’éducation ainsi que le déblocage de financements de l’Etat pour des actions proposées dans le cadre d’une cité éducative. Un fonds de 30 000 € est destiné au collège chef de file dans chaque territoire, alimenté à parité par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et le ministère chargé de la Ville et du Logement. A ce fonds s’ajoute une enveloppe complémentaire qui peut être d’un montant de plusieurs centaines de milliers d’euros par an.
80 territoires ont été labellisés lors du premier appel à manifestation d’intérêt début 2020. Deux nouvelles vagues de labellisation ont eu lieu en 2021, et début 2022. Le quartier Chancellerie-Gibjoncs-Moulon fait partie des 74 sites labellisés il y a un mois.
La candidature s’inscrit pleinement dans les orientations des politiques publiques de la Ville de Bourges et de ses partenaires. Une délégation à la coéducation a été mise en place en juillet 2020, à l’arrivée de la nouvelle Municipalité. De plus, « favoriser la réussite éducative » est un des objectifs stratégiques du Contrat de Ville et la candidature découle de l’évaluation à mi-parcours réalisée en 2018, en vue notamment d’améliorer la lisibilité et la cohérence des dispositifs.
Le quartier prioritaire Chancellerie-Gibjoncs-Moulon est caractérisé par la jeunesse de sa population. En effet, selon l’INSEE 38% de ses habitants a entre 0 et 25 ans (recensement 2016). Il est couvert par un collège REP (Victor-Hugo) et un collège REP+ (Grand Meaulnes). Selon le diagnostic établi lors de la candidature, ce quartier est confronté à une triple fracture : géographique, sociale et culturelle. A contrario, il bénéficie d’un nombre important de services éducatifs ainsi que d’un tissu associatif important.
Sur le fondement de ce diagnostic, les membres de l’équipe de projet de la Cité éducative ont souhaité mettre l’accent sur deux dimensions : la coéducation et l’ouverture culturelle. Ils sont donc parvenus à la problématique suivante : « Comment, par le projet de Cité éducative, l’enfant devient un médiateur culturel qui permet d’accroître les capacités de la population à se saisir de l’offre culturelle d’un territoire apprenant ? » (Extrait du dossier de candidature).
Les principaux défis que se donneront les membres de la Cité éducative seront les suivants:
Pour chacun de ces défis, des actions prioritaires ont été définies qui seront mises en oeuvre pendant les 3 années de labellisation.
Exemples : mettre en place un plan d’accompagnement du CCAS sur « Les 1000 premiers jours de l’enfant » ; développer les interventions d’artistes dans les structures petite-enfance, enfance et jeunesse ; mobiliser le réseau des chargés de mission en ingénierie de l’orientation pour permettre aux collégiens de mieux connaître les métiers et les entreprises du département ; mettre en place un dispositif « parcours gagnant » : repérer par la prévention spécialisée des jeunes en marge de tout dispositif et les remobiliser vers un projet de vie coordonné ; mettre en place un budget participatif au sein de la Cité éducative.
Au-delà de la mise en place de nouvelles actions ou du développement d’actions existantes, les porteurs de la candidature ont souhaité permettre des échanges entre les acteurs éducatifs, sociaux, culturels, sportifs, intervenant ou souhaitant intervenir auprès des 0-25 ans. C’est pour cela que parmi les instances de cette cité éducative, trois groupes de travail seront mis en place : Culture & Sport, une Avenir et Citoyenneté-Inclusion-Santé. Ces groupes seront très largement ouverts, en particulier au secteur associatif, y compris n’intervenant pas déjà sur le quartier. Elles auront notamment pour rôles d’affiner le diagnostic de territoire, favoriser l’émergence de projets, et accompagner leur mise en oeuvre.
La cité éducative de Bourges sera pilotée par la Ville, la Direction des services départementaux de l’Education nationale (DSDEN), ainsi que la Préfecture du Cher, dans le cadre d’une « troïka ». Le comité de pilotage du Contrat de Ville, rassemblant de nombreux partenaires, sera le comité de pilotage de la cité éducative. Un comité exécutif aura notamment en charge la hiérarchisation des actions susceptibles d’être mises en oeuvre et l’attribution du budget à l’appui de ces actions. Il réunit notamment, en plus de la troïka et de leurs services, des représentants de la CAF, du conseil régional et du conseil départemental, du conseil citoyen et d’associations du champ des activités éducatives et de l’insertion.