La vallée de la Loire à l'est, les premières hauteurs du Massif Central au sud, les marais de la Brenne et de la Sologne à l'ouest et au nord constituent les limites naturelles du peuple biturige. Au IIe siècle avant notre ère, plusieurs sites de hauteur, déjà connus quelques siècles auparavant, sont de nouveau occupés et fortifiés. Ces oppida, une vingtaine, et d'autre sites entourés d'une enceinte de talus de terre et de fossés, se répartissent sur une superficie qui recouvre plus de trois de nos départements. Situées le plus souvent à proximité des cours d'eau (La Sauldre, l'Auron, le Cher,...), des nécropoles semblent associées à ces sites.
La place prépondérante de Bourges dans ce territoire est au moins fixée au moment de la conquête : les découvertes archéologiques sont confirmées par les textes. Le promontoire de Bourges, comme l'oppidum de Châteaumeillant, est couronné de fortifications avec fossés (25 m de large et plus de 10 m de profondeur et une levée de terre). L'Auron et les marais de l'Yèvre complètent ce dispositif défensif. Plusieurs portes, l'une orientée vers le plateau , et vraisemblablement des rues et des places sont évoquées par César : ...ils se reformèrent sur le forum et sur les places, ils gagnèrent d'un seul élan l'extrémité de la ville ; là comme ils se pressaient devant l'étroite issue des portes" ... (La Guerre des Gaules, VII)
A l'intérieur du rempart, à l'emplacement de l'actuelle Mairie et de l'Office de Tourisme, l'alignement de bâtiments en bois avec cours, liés à une activité de métallurgie du fer, sera repris par la voirie gallo-romaine. L'agglomération s'étendait au delà des fortifications sur un peu moins d'une centaine d'hectares : rues de Strasbourg et de Séraucourt, à Vieil-Castel, des traces d'occupation de la fin de l'indépendance ont été récemment mises au jour.
Les nécropoles funéraires se développent sur les rives de l'Auron, et à peu de distance se trouvent des exploitations agricoles ("fermes indigènes").
C'est cette seule cité que Vercingétorix renonce à incendier et que flatte César en la qualifiant d'Urbs : "Une ville qui est, ou peu s'en faut la plus belle de toute la Gaule, qui est la plus forte et l'ornement de leur pays..." (La Guerre des Gaules, VII).